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Editorial : La Bièvre toujours recommencée

Y. FIRINO

C'est ainsi que j'ai intitulé le premier article que j'ai écrit sur cette rivière en 1991 dans le n°4 de notre revue " Antony d'hier et d'aujourd'hui " et, en badinant, j'avais rappelé tous les points de vue des " anciens " selon qu'ils étaient poètes, teinturiers, meuniers, fontainiers du roi ou tout simplement bourgeois de Paris en mal de résidence secondaire au bord de l'eau et j'avais toujours insisté sur l'idée que le point de vue de chacun, sur cette rivière était fort différent.

Il n'en va plus de même aujourd'hui, car tout le monde s'accorde pour crier en chœur : " Rouvrons la Bièvre ", " Partons à la recherche de la Bièvre perdue ", " De l'eau, il nous faut de l'eau dans les villes ".

En 1990, tout le monde ne parlait pas ce langage apparemment commun. A Antony, notre association a été la seule à demander la remise en eau (de Bièvre) du lit abandonné dans le parc Heller, la restauration de la roue du moulin et la venue de l'eau sur ladite roue. Celle-ci a été restaurée, certes, mais incomplètement et l'eau n'est jamais arrivée et le filet qui coule dans le parc n'est pas l'eau de la Bièvre.

En 1993, nous avons appris que, dans le Val de Marne, un architecte paysagiste, Alexandre Chemetov étudiait le cours de la Bièvre, envisageait toutes les façons possibles de la faire sortir de sa canalisation souterraine et voulait signaler son passage en surface par des signes et des arbres (entre autres le Ginkyo biloba, l'arbre aux quarante écus). Le moins que l'on puisse dire, c'est que son projet ne suscita pas, de la part des élus des communes concernées, un grand enthousiasme.

On n'entendit plus parler de rien, jusqu'à ce jour de 1997 où l'A.P.P.A. reçut un appel téléphonique de M. Marc Ambroise Rendu, ancien journaliste au journal " Le Monde ", nous informant qu'il se proposait de mettre tout en œuvre pour que les riverains de la Bièvre, tant à Paris que dans la banlieue proche, voient un jour l'ancienne rivière refaire surface, claire, pure, dépolluée, en un mot vivante et il nous demandait de le rejoindre pour que ce projet futuriste prenne corps.

Presque quatre ans ont déjà passé. Les pages suivantes présentent la chronologie d'une longue gestation. La Bièvre continue à couler dans sa canalisation souterraine d'Antony à Paris et pour combien de temps encore ?

Mais à quoi bon vouloir voir ou revoir une rivière que l'on ne connaît pas ou que l'on connaît très mal. Nous devons à nos lecteurs une étude sinon exhaustive de ce cours d'eau, du moins un peu plus scientifique que ce qui a été fait jusqu'à présent dans le n°4 de notre revue et souvent ailleurs. J'ai lu un certain nombre d'ouvrages modernes fort agréables, mais qui s'apparentent plus à des guides touristiques qu'à des études géographiques, historiques ou juridiques, qui décrivent mais n'expliquent jamais pourquoi cette rivière fut si capricieuse dans les siècles passés, qui ne se demandent pas qui gérait toutes les industries et les commerces, qui vérifiait l'état des installations établies sur son cours, qui enfin la réglementait et depuis quand. Dans ce numéro de notre revue, la rivière ne sera pas vue sous l'angle de la poésie et de la littérature, bien que nous ne résistions pas à citer le poème de Victor Hugo, mais sous l'angle très sérieux de la géographie, de l'histoire et du droit.

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