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Inondation de la Bièvre

Tout le monde parle des inondations de la Bièvre en incriminant son débit imprévisible. Pourtant, s'il en était ainsi d'une façon régulière, on ne parlerait pas des crues qui ont été retenues par les historiens et qui provoquaient l'étonnement, eu égard à la petitesse du cours d'eau.

Le premier débordement dont on a gardé la mémoire eut lieu le 15 mai 1526. On cite à cette occasion le texte de Jacques Du Breul dans son livre "Les Antiquités de la Ville de Paris" : "La petite rivière de Bièvre, dite vulgairement de Gentilly parce que, de ce village, elle vient traverser le faubourg St Marcel, se déborda si extraordinairement que la plupart des maisons dudit faubourg étaient inondées jusqu'à leur second étage."

Près de cinquante ans plus tard, le mercredi 10 juin 1573, une crue extraordinaire renversa les murs du monastère du Val Profond situé près du village de Bièvre. Il s'agit évidemment d'une crue de la Sygrie, affluent rive gauche de la Bièvre.

Celle qui a le plus défrayé la chronique est celle du mercredi 8 avril 1579. La rivière monta avec une très grande rapidité à une hauteur de quinze pieds (près de cinq mètres). Elle dura trente heures, fit périr vingt-cinq personnes, en blessa quarante, abattit moulins, murailles et maisons, et noya une grande quantité de bétail. (D'après le Journal de l'Estoile). C'est ce désastre que l'on appela par la suite "le déluge de Saint-Marcel".
Cette crue est mentionnée également dans le premier volume du livre de Maurice Champion, qui en compte six et s'intitule : "Les inondations de la France".

L'inondation suivante, retenue par l'histoire, eut lieu le 18 mai 1625, soit près de cinquante ans plus tard. Elle est rapportée dans les registres de l'Hôtel de Ville de Paris. J'en résume l'essentiel : "La crue commença dans la nuit de la Pentecôte et dura jusqu'à dix heures du matin, causant des dégâts aux murailles et surtout aux beaux jardins des faubourgs Saint-Marcel et Saint-Victor". Crue évaluée à 8 pieds (environ 2m50).

Ce n'est que quarante années plus tard que l'on connut une nouvelle crue dévastatrice. Le 21 février 1665, la rivière déborda dans la nuit, monta de six à dix pieds (2 à 3 m), fit quarante-deux noyés et endommagea cinquante maisons. Les crues suivantes furent dues plutôt aux crues de la Seine qu'à celles de la Bièvre proprement dite (1677 - 1740 - 802). D'une façon générale, la rivière débordait (crues moyennes) après un hiver trop pluvieux ou après une série de gros orages. Les eaux de ces crues qui ne duraient pas, se répandaient normalement dans la rivière morte, quand elle existait encore (2ème lit) ou dans le lit majeur dans lequel on n'avait pas encore eu l'idée de construire.

A Antony, on connaissait bien ce genre de crues qui nourrissaient les prairies de la Bièvre. Elles devinrent catastrophiques à partir du 20ème siècle quand on commença à construire des lotissements dans ces prairies. (Revoir le bulletin n° 4 "Antony d'hier et d'aujourd'hui" p. 5-6-7-art. de René Perrachon).

 

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